chi sono Alessio Brandolini
 
che cosa ho scritto

Sei poesie da Il fiume nel mare
tradotte in francese da Viviane Ciampi


*

Le parcours d’été je le trace sur des papiers orange
pour en revenir à l’enfance et j’ai les instruments convenables
et quand je m’inquiète pour les échardes sur le cou
j’entrevois le reste d’une mosaïque divine
laissée en plein air, dans une décharge.

Revenir chez soi vautrés dans un délire de pensées
dans une fausse note de silence qui en l’air se fige
ce n’est pas un jeu d’enfants, ni un jour de fête.
Hémisphère électrique qui gâte les points de vue et les souvenirs
nourrit l’envie de rédemption et l’appât qu’on attend
c’est la trouée lunaire, le cri suffoqué du destin.

    Dans la chambre voisine cependant il y a les gamins
    qui jouent en dormant
    et moi avec eux je suis un louveteau
    en quête d’affection, en quête d’une mère.
Le regard qui soutient la route se fait transparent
les visages au profil émoussé repêchés dans le puis
car à cette heure nocturne descend une ardeur nouvelle
d’herbe brûlée, d’un jaune de guitare et de genêt.


*

Pendant des jours on court le long de la plage
avec d’intrépides galipettes dans l’eau
puis on s’allonge, on fait des châteaux
et des volcans de sable.

C’est ainsi que l’éreintant délire
s’atténue, puis on s’agrippe aux mains
flexibles et solides de l’été qui revient.


*

L’orgueil tenait en laisse
et à chaque fois l’amour faisait piètre figure.
On le tirait derrière soi pendant des jours
ce loup sans gueule, ni regard.

Enfin, je rigole heureusement
de ta bouche desséchée
des seins sans contrainte que rapide
j’outrepasse pour m’enfuir ailleurs.

je marche dans le sillage du vent qui sème des arbres
dans le sable bouillant, dans le désert
je poursuis les reflets de l’œil resplendissant
du soleil-poisson maternel qui va droit vers la mer.


*

Avec ces lèvres
transpercées d’épines
je dévore la conscience
et la vie en excès.
J’ai la peau écarlate
de bête solitaire
affamée, assassine.

Plus tard il y a les bateaux
leurs voiles générées par le vent.

Avec une main sur les yeux
calme, afin d’allaiter le silence.


*

Pas facile, après. Filer droit
comme si tout était déjà arrivé.
Rire faire semblant d’être en forme
pendant le lent voyage du retour
parmi les morts qui creusent la mer
les nuages qui brisent les routes
les horribles parois de plâtre et de carton.

La maison que nous devions louer
sur la Ionienne avait un balcon
mais avec la lame de ton regard
tu déchirais le voile à un bonheur
qui dedans s’ébrouait sans pudeur.

Dans l’air avec les doigts léger tu patines
tu voudrais en dire plus à qui tout près s’assoit
ainsi qu’aux jours à venir.

Par exemple de ce bras de marbre
trouvé dans un chenal et qui depuis dix ans
erre n’importe où : il cherche le reste du corps.


*

Pendant ce temps l’image distraite
d’hommes inermes à peine débarqués
passe et repasse entre la mer et la plage.

Tu dessines une droite admirable
de rêves acérés
de bornes et de barrières
de gueules d’animaux
de jours affligés
d’une folie tenace.
La joie se cache
dans le rayon jaune
imperturbable du soleil
qui d’un coup s’empourpre
au front au nez
le calcul parfait
de notre raison
de notre indolence.

Pendant ce temps l’image floue
d’un corps flottant et inerme
passe et repasse entre la mer et la plage.


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