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Le parcours d’été je le trace sur des papiers orange pour en revenir à l’enfance et j’ai les instruments convenables et quand je m’inquiète pour les échardes sur le cou j’entrevois le reste d’une mosaïque divine laissée en plein air, dans une décharge. Revenir chez soi vautrés dans un délire de pensées dans une fausse note de silence qui en l’air se fige ce n’est pas un jeu d’enfants, ni un jour de fête. Hémisphère électrique qui gâte les points de vue et les souvenirs nourrit l’envie de rédemption et l’appât qu’on attend c’est la trouée lunaire, le cri suffoqué du destin. Dans la chambre voisine cependant il y a les gamins qui jouent en dormant et moi avec eux je suis un louveteau en quête d’affection, en quête d’une mère. Le regard qui soutient la route se fait transparent les visages au profil émoussé repêchés dans le puis car à cette heure nocturne descend une ardeur nouvelle d’herbe brûlée, d’un jaune de guitare et de genêt.
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Pendant des jours on court le long de la plage avec d’intrépides galipettes dans l’eau puis on s’allonge, on fait des châteaux et des volcans de sable. C’est ainsi que l’éreintant délire s’atténue, puis on s’agrippe aux mains flexibles et solides de l’été qui revient.
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L’orgueil tenait en laisse et à chaque fois l’amour faisait piètre figure. On le tirait derrière soi pendant des jours ce loup sans gueule, ni regard. Enfin, je rigole heureusement de ta bouche desséchée des seins sans contrainte que rapide j’outrepasse pour m’enfuir ailleurs. je marche dans le sillage du vent qui sème des arbres dans le sable bouillant, dans le désert je poursuis les reflets de l’œil resplendissant du soleil-poisson maternel qui va droit vers la mer.
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Avec ces lèvres transpercées d’épines je dévore la conscience et la vie en excès. J’ai la peau écarlate de bête solitaire affamée, assassine. Plus tard il y a les bateaux leurs voiles générées par le vent. Avec une main sur les yeux calme, afin d’allaiter le silence.
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Pas facile, après. Filer droit comme si tout était déjà arrivé. Rire faire semblant d’être en forme pendant le lent voyage du retour parmi les morts qui creusent la mer les nuages qui brisent les routes les horribles parois de plâtre et de carton. La maison que nous devions louer sur la Ionienne avait un balcon mais avec la lame de ton regard tu déchirais le voile à un bonheur qui dedans s’ébrouait sans pudeur. Dans l’air avec les doigts léger tu patines tu voudrais en dire plus à qui tout près s’assoit ainsi qu’aux jours à venir. Par exemple de ce bras de marbre trouvé dans un chenal et qui depuis dix ans erre n’importe où : il cherche le reste du corps.
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Pendant ce temps l’image distraite d’hommes inermes à peine débarqués passe et repasse entre la mer et la plage. Tu dessines une droite admirable de rêves acérés de bornes et de barrières de gueules d’animaux de jours affligés d’une folie tenace. La joie se cache dans le rayon jaune imperturbable du soleil qui d’un coup s’empourpre au front au nez le calcul parfait de notre raison de notre indolence. Pendant ce temps l’image floue d’un corps flottant et inerme passe et repasse entre la mer et la plage.
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