Et ce n'est pas moi qui souffre masi l'autre l'habituel singe millénarie que se reflète dans le miroir et pleure. Jorge Eduardo Eielson
SNIAVISCOSA
Ils ont de cicatrices partout et le regard qui se dilate encastré entre les doigts des pieds nus et des mains des escargots sortis de leur coquille à cause de ce panorama de baraques et de cartons qui entourent la marana. Ils ne gémissent pas les murs suintants de la vieille usine parce que les cadavres cachés ici en dessous la rendent utile d'une certaine manière on y travaille encore, on y survit il y a même du ling étendu sur des fils de fer rouillé des feux avec dessus la soupe de légumes wurstel ou fayots. Presque tous de l'Est avec sur le visage le gifles des rayons du soleil peu l'Africains: ils y restent trois jours puis ils défaillent parce que leurs corps humiliés ne réussissent pas à être tranquilles à cause de ce rêve qui dure encore... ici dans l'enfer restent ceux qui ont tout perdu et n'ont rien trouvé si ce n'est le tôles, les déchets, les portes d'air la marana de la rue Prenestina enfouie sous les ruines de l'ancienne usine et là, l'été, ils grimpent sur des coutils en équilibre pour défier la mort en se plongeant dans l'eau attentifs à ne pas se cogner la tête dans la petite profondeur. Ce sont des acteurs, qui ensuite refont surface et qui montrent leurs rares dents cariées et sortant d'une bouche qui salue serrée, de travers, et leur langue qui se mêle - Dante aurait sûrement aimé - par fragments à la langue italienne.
DIALOGUES SILENCIEUX
Tu t'amuses avec des discours et des concepts dénués de sens et peut-être ton père, derrière la porte, est-il justament en train de se moquer de nous. Je m'en aperçois à la marque des dents laissée sur la croûte du pain par la bouche qui tremble sirotant un mélange de souvenirs. Nous aurions dû transpirer plus longtemps nous ne serions pas maintenant ici en train de nous ennuyer avec cette respiration essoufflée le coeurs fermés le regard oblique qui fuit le regard de l'autre. Il y celui qui a souffert pour nous inconsolé il a pleuré au long des jours je l'ai compris à l'odeur de l'eau marine qui borde les falaises du sentier asphalté passant la frontière dans le labyrinthe d'orties et d'épines dans un champ plein de croix. Et pourtant nous aurions dû parler plus et longtemps contredire avec des millions de phrases le silence qui nous décolle les mains et laisser vivre l'amour entré en nous pour nous secouer, pour saccager.
LE SOLEIL DANS UN TROU
Dans le rue il y avait un estgropié aveugle de naissance nous faisions semblant de ne pas le connaître et nous étions tranquilles, cachés derrière la maison à discuter à mastiquer du chewing-gum américain. Puis il y eut une averse redoutable qui arracha la poussière des rues dilua les couleurs des murs des palais creusa les potagers des pensionnés le jardin de la grand place maltraita des arbres au tronc grêle le vent plia même un réverbère. L'esropié se mit alors à courir avec le mains qui tâtaient le vide qu'il n'avait jamais vu et qui depuis toujours l'entourait. Nous faisions mine de ne pas la connaître nous restions cachés dans la mison abandonnée nous riions et nous regardions la rue nous fumions une cigarette après l'autre. Depuis lors le soleil n'est plus sorti nous devions faire la file pour le voir étranglé au fond d'un trou tout au fond.
BREF RAPPORT APRÈS LE DÉLUGE
Des efforts inadéquats rendent inutilisables les pompes hydrauliques les tubes cathodiques. Ils trouent les réservoirs ils fondent les valves ils font sauter en l'air le décharges des toilettes. Les baraques sont inondées comme les appartements de luxe le condominio s'enfonce dans la vase et la ville flotte sur une espèce de radeau. On dit que c'est seulement le début que sous peu nous serons complètement immergés et chaque barque chaque épave glissera dans le vide. Il est urgent alors de savoir: à quoi sert de rester avec le doigt dans le trou?
PILLAGES
entre les pierres des maisons et des rues il y a les visages de torturés qui lancent un signe de salut. les populations soumises sont trop nombreuses pour cela, on les prive du don des virgules et des points mais elles ne veulent pas garder la tête penchée elles arrachent la chair de leurs dents elles lèchent l'eau de la glace et du toit. j'ai passé mes années de jeunesse à enregistrer les libertés non vendues les bruits les sons de l'herbe et des bêtes j'ai pillé l'air la terre la musique et, enfin, la mort. l'homme au regard rusé cherche le contrôle automatique des émotions et il y en a qui deviennent muets, qui espionnent mais moi j'écoute la voix des enfants qui ne jouent pas mais te regardent quand ils entrent en boitant sur la place du village tranformé en un désert sans pétrole ni sable. depuis toujours on tue pour émouvoir un dieu mais ce jour-là, il n'était pas là les prières en réserve venainent de s'épuiser. Peut-être n'est-ce pas la bonne route tu me le dis pendant que tu m'observes avec des yeux méchants mais moi je ne peux te répondre qu'en admirant le corps égoutté de la ville éternelle les dessins des nuages qui ont le souffle court comme d'un voyage ajourné trop longtemps. entre les pierres des maisons et des rues, j'ai continué à voir les visages des supplciés qui t'offrent des regards de terreur et des hurlements inhumains à cause de morsures des chiens parfaitement dressés. Seule la langue se cogne à la pourriture pendant ce temps le reste demeure inchangé même s'il est séparé mis à l'écart, abîmé et alors comment espérer le chant de celui qui raconte? je balafre les murs les plafonds les tentures les tableaux les couleurs ainsi le regard peut s'y couler ensuite et pour en peu s'éteindrait le contrôle robotisé du mal et du bien.
LACS ARCTIQUES
Nous aurions donc abattu des tours de Babel, les cruelles incompréhnsions les dialogues: mots compressés jatés là comme un sac de farine déformés par le coups, les poings mais elles étaient bien placées le sentinelles armées de mitraillettes, de bombes et de couteaux. Trop risqué s'approcher de l'eceninte électrifiée se pencher à la fenêtre ou s'arrêter sur le seuil d'un four. Nous voulions des rapports plus francs réduits à l'os, égouttés au contraire nous avonz été renversés par la sécheresse par une façon de vivre inondée et nous nous sommers restreints jusqu'à montrer le revers d'un crâne cassé en plus d'un point. Allongés sur la barque peinte en blanc prostreés, avec le bras pendants le nez rougi le visage tuméfié par le froid. Les indifférences réciproques avaient élevé de hautes palissades de terreur: des digues infranchissables retinrent le torrent impétueux de l'amour qui fut nôtre, allé à mal, coulé en aval à cause de cela s'en libérer devint le but prioritarie de notre voyage gelé.
ARAIGNÉES
la boue de la périphérie ce soir distillait de étoiles en naîtra-t-il de nouvelles de plus belles? peut-être plus grandes et lumineuses et alors nous saurons les vérités multiples sur des faits irréguliers qui se sont toutefois révelés (ou qui se révéleront dans une dizaine d'années) beaucoup plus banales que prévu: par exemple le portable disparu du bureau la bague laissée dans les toilettes et jamais retrouvée les croix gammées sur la voiture neuve du directeur du personnel qui n'est même pas juif ni de gauche, le fils de Lucia on ne sait rien de son père (peut-être un Albanais puisque blanc) ou si toi cette fois tu couchais vraiment avec Claude comme tu me l'avais raconté pour me faire très mal maintenant même si tout cela est passé tu dois savoir que vite notre ville sera piétinée par l'ennemi ou submergée par la boue que distillent les étoiles et pour entrer à la maison tu devras au moins déblayer un mois durant. La lune est la créature difforme sans tête ni jambes (le sexe reste un énigme) étroitement liée à ce dictionnaire nouveau qui nous donne une rubrique disparue sous le rayons qui brûlent la peau. je t'ai salutée à l'entracte (c'etait une comédie - non des plus belles - de Goldoni) et puis encore à la fin du spectacle et toi tu as insisté dans le rôle exaspérant et grotesque de faire semblant de ne pas me connaître de m'ignorer et moi qui étais là à attendre ton regard je t'ai même souri longuement et fait de excuses. Des excuses je ne sais même pas pourquoi peut-être de t'avoir ennuyée la fois où j'ai mis ma lengue dans la bouche. tu as toruné ton dos nu et une seconde après tu parlais déjà avec ta soeur lesbienne et jamais tu ne sauras, oh quelle satisfaction! que tu avais sur la tête une araignée velue qui leste te dévorait le cheveux.
UNE LAGUNE OU PRESQUE
Ici je ne reviendrai plus je trouve ça sculpté dans une pierre aiguisée qui lente roule au bas de la rue inondée. Nous sommes encombrants Je réclame l'envie d'exister et on est calmes parmi la foule entre des gens si différents et étranges que nous ne connaissons pas et qui scrutent entre nos mains croisées nos regards lucides et félins. Ni passion ni lutte des ennemis presque indifférents on passe, on attend le ciel aujord'hui est une tombe basse et lisse la pluie nous tourne autour pour cette raison les muscles des étoiles et de la lune sont d'un jaune pressé. Et pourtant je t'aime et ne me hais pas si je te le cache.
SONATE ROUGE POUR VICTOR
tu étais à un pas de moi tu consumais en silence tes mains sur le feuilles tu faisais semblant de ne pas me voir ou plutôt tes lunettes t'amenaient à être loin de ce moi qui un jour te vola du temps dans un bar tout près de la gare. c'est que moi j'y tenais vraiment à te voir à te saluer à savoir comment tu allais et puis là, sous la statue de giordano bruno si gris comme frappé par l'air de Rome avec le autres en train de lire des vers parfois troublés mais avec à l'intérieur pureté et passion comme s'ils ne s'éteignaient jamais et continuaient à se parler et à rire sous cape puis ceux assis avec leurs têtes à la de chirico: lucides incrustées de dentelles et sérieuses le profil de professeurs constipés qui n'ont jamais envie de souffrir et qu'ici victor cavallo ne les aurait certes pas voulus, ou peu s'en faut puis le vin rouge qui était un mélange de maux endémiques etla place vide même si les gens arrivaient encore dans une grande cohue pour entrer pour cette raison mes pensées de haine et d'amour avant de partir je les laisse dévidées par terre, je les offre à ce spectacle déjanté qui a trop à voir avec un vieux bistrot du trastevere et puis un jour ils diront voilà tu avais raison même si la faute continuera à n'être qu'à toi et maintenant ici au campo de' fiori tu dois le reconnaître même si tu continues à marmonner en mordillant ta bouche.
DELTAPLANES
Comment fait-on pour survivre enfermés dans des grottes archaïques enfoncés dans des divans profonds décidés à faire fonctionner avec la télécommande tous les appareils électrodomestiques. Sur les appuis de fenêtre des maisons poussent des champignons hallucinogènes des bras qui tirent la corde dans la direction du vent un élastique extensible à plaisir il suffit seulement de le humer en pensée. Avant tout la clarté sur l'ombre mobile projetée sur les édifices: comment fait-on pour voler sans ailes sans moteur? Hélice délirante la question la nuit entière enlacée au bourdonnement excitant de la maison de ciment. Le singe millénaire dérangé par le temps trépigne au miror entre violence et supplice.
|